K-Beauty et Clean Beauty : Compatibles ou Opposées ?

Réflexion sur l’évolution de l’industrie cosmétique coréenne

La K-Beauty, phénomène mondial en constante évolution, séduit par ses innovations révolutionnaires, ses textures uniques et ses formulations de haute technologie. Cependant, face à l’essor du Clean Beauty – mouvement promouvant des produits cosmétiques plus naturels, éthiques et respectueux de l’environnement – se pose une question cruciale : la K-Beauty peut-elle devenir véritablement « clean » ? Peut-on allier performance et responsabilité ?

La K-Beauty : Une Industrie en Transition

Historiquement focalisée sur la performance, la K-Beauty a parfois laissé de côté les enjeux environnementaux et éthiques. Aujourd’hui, une prise de conscience grandissante des consommateurs, attentifs aux ingrédients et à l’impact écologique, incite l’industrie à évoluer vers des formules plus simples et plus responsables.

1. Les Labels en Corée - Où en est-on ?

La certification bio, pilier du Clean Beauty, reste encore marginale en Corée du Sud par rapport aux normes européennes. Des labels émergent néanmoins :

• EcoCert Korea : Utilisé par des marques comme Aromatica ou  haru haru wonder, ce label gagne du terrain en garantissant des produits respectueux de l’environnement et des ingrédients naturels.

• FSC Certification : Principalement associée aux produits forestiers, elle garantit que les emballages de marques comme ceux de Selenus proviennent de sources responsables, respectant des critères stricts de conservation des forêts.

Ces initiatives témoignent d’un désir de mieux encadrer la production, même si elles restent pour l’instant minoritaires.

2. Composition des Produits :         K-Beauty, Clean ou Non ?

Formulations Innovantes mais Complexes

Les marques coréennes utilisent souvent des formules riches en ingrédients actifs, incluant parfois des conservateurs ou tensioactifs synthétiques. Bien que ces produits soient efficaces, ils ne répondent pas toujours aux critères stricts de la "Clean Beauty". Cependant, des marques comme Haru Haru Wonder font le choix de formulations simplifiées et naturelles, avec des ingrédients 100 % végétaux soigneusement sélectionnés, marquant un retour vers le naturel.

Engagement Éthique : Cruelty-Free et Vegan

Depuis 2018, les tests sur les animaux sont interdits en Corée du Sud, marquant un tournant important dans l'industrie cosmétique du pays. De plus en plus de marques de K-Beauty, comme Dear Klairs, Skin 1004, Haru Haru Wonder et Selenus, s'engagent pour le respect envers les animaux en devenant véganes. Le bien-être animal est désormais un élément central pour ces marques, répondant ainsi à une demande croissante de consommateurs soucieux des pratiques éthiques et responsables.

Innover tout en Respectant la Planète

L'innovation durable est également au cœur de la stratégie de marques comme Innisfree. En exploitant les ressources naturelles de l'île de Jeju – telles que le thé vert, les fleurs de cerisier et les minéraux volcaniques – Innisfree s'engage à réduire son empreinte carbone. La marque favorise la production locale pour limiter les distances de transport et soutenir l'économie régionale, démontrant qu'il est possible d'allier innovation cosmétique et respect de l'environnement.

3. Le Packaging : Un Enjeu Clé pour une Beauté Durable

Le packaging constitue un défi majeur pour la K-Beauty, souvent critiquée pour ses emballages plastiques. Cependant, de plus en plus de marques se tournent vers des alternatives écologiques.

Packaging Plastique vs Alternatives Écologiques

Certaines marques, comme Herbloom, choisissent des emballages recyclables avec du papier certifié « green » et de l’encre soja renouvelable. Haru Haru Wonder explore de matériaux recyclés. Amorepacific, de son côté, investit dans des emballages éco-responsables, utilisant des matériaux recyclables et visant à réduire son utilisation de plastique d'ici 2025, tout en privilégiant le carton certifié FSC.

Initiatives Pionnières et Défis du Recyclage

L’adoption de packagings éco-responsables, la mise en place de systèmes de recharge (refill) et l’utilisation de matériaux mono-matériaux facilitant le recyclage témoignent des efforts de l’industrie. Malgré ces avancées, le taux de recyclage des emballages cosmétiques en Corée du Sud reste faible – environ 30 % – en raison d’infrastructures encore insuffisantes par rapport à l’Europe ou aux États-Unis. Des projets collaboratifs, soutenus par la Korea Cosmetic Association (KCA) et la Korea Packaging Recycling Cooperative (KPRC), visent toutefois à améliorer cette situation.

Conclusion : L’Avenir de la K-Beauty Vers une Beauté Plus Consciente et Durable

En conclusion, bien que des défis demeurent, l'industrie de la K-Beauty évolue rapidement avec des marques véganes et des emballages recyclés, et pourrait bientôt positionner la Corée comme un leader mondial de la beauté responsable.